GuerreroJivaro.host.sk : Index > Géologie > Histoire et évolution de la Terre et des êtres vivants > Quelques aspects de l'histoire de l'évolution de la Terre.
  Résumé : [ cours de terminale scientifique du programme français. quelques aspects de l'évolution de la Terre entre il y a 4,5 Ga jusqu'à il y a 1,5 Ga : formation, atmosphère, vie ]. Créé le 27/03/2002. Dernière modification le 08/05/2002. Version finale 1.22.


Quelques aspects de l'histoire de l'évolution de la Terre


A) Formation de la Terre.

1) Fondation du système solaire.

Informations apportées par les météorites.

  La Terre est constamment bombardée de météorites, desquelles on détermine l'âge grâce à un contrôle de leur radioactivité. On obtient un résultat de 4,5 Ga (Ga : gigaannées, c'est à dire milliards d'années). Or ces météorites ont été formées en même temps que le système solaire, et en donnent donc l'âge.
 L'analyse chimique des météorites donne 80% de chondrites, à même composition chimique que le soleil hormis les éléments volatils H et He. Leur composition minéralogique correspond à un assemblage de silicates proches des péridotites du manteau terrestre, avec en plus une forte concentration en Fe qui renvoie à la composition du noyau terrestre.
 On en déduit que le Soleil, la Terre et les météorites ont la même origine : ils se sont formés ensemble dans un gaz solaire.

Scénario retenu.

  Il y a 4,5 Ga, il y a eu une supernova (explosion d'une étoile) et il s'en est formé un nuage de gaz et de poussières, nommé la nébuleuse présolaire et composée comme qui suit : 90% H, 8% He, 2% de tous les autres éléments de la table périodique. En tournant sur elle-même, cette nébuleuse va prendre une forme en disque aplati sous l'action de la force centrifuge et de l'action gravitationnelle.
 Les gaz vont alors se réchauffer et se condenser, formant à leur centre une boule, le Soleil. Autour de ce soleil, les autres poussières s'agglutinent progressivement : le plus elles deviennent grosses, le plus elles vont attirer d'autres poussières à se joindre à elles. Il se forme ainsi des corps de plus en plus gros et c'est par ce phénomène d'accrétion prolongé pendant une centaine de millions d'années que vont naître les planètes mais aussi d'autres objets plus petits, les météorites.
 La naissance des météorites va être à l'origine d'un important bombardement météoritique pendant 1 Ga. C'est pourquoi les astres à faible activité géologique présentent une surface très cratérisée. Les météorites qui ne sont pas encore tombés constituent une relique de cette époque.
 À l'impact météoritique, la chaleur d'accrétion est très élevée, ce qui va causer la fusion des planètoïdes. Cette liquéfaction va permettre une différenciation par gravité, les éléments les plus lourds migrant vers le centre pour former un noyau de fer et d'iridium. Autour de ce noyau il va y avoir un manteau, qui pour la Terre est constitué de silicates de fer et de magnésium. Enfin à l'extérieur va se former une croûte de silicates d'aluminium.
  La Terre va rester liquide pendant plusieurs centaines de milliers d'années pendant laquelle s'effectue cette différenciation par couches. Puis par refroidissement, la Terre va devenir solide et viendra ensuite la naissance d'une atmosphère.

2) L'atmosphère primitive de la Terre.

  Il y a deux hypothèses quant à la formation de cette atmosphère terrestre : ses gaz sont-ils en effet issus de la planète en fusion ou bien de la nébuleuse solaire ?

  Dans l'hypothèse d'une atmosphère terrestre d'origine nébuleuse, celle-ci serait constitué majoritairement d'hydrogène et d'hélium.

  Pour vérifier l'hypothèse d'une atmosphère terrestre formée à partir du dégazage de la Terre, on a pris des météorites et on les a chauffé pour voir quels gaz ils dégageaient. On a obtenu de la vapeur d'eau, du dioxyde de carbone, un peu de diazote et de monoxyde de carbone et des traces de méthane, ammoniac, hydrogène sulfuré et gaz rares. Or cette composition correspond à celle des gaz volcaniques, provenant du dégazage du manteau, ainsi qu'aux atmosphères des planètes Mars et Venus et de la comète de Halley.
 L'atmosphère primaire de la Terre provient donc d'un dégazage rapide du manteau, ce qui permet de penser que le volcanisme initial de la Terre était très intense.

  Le rejet de l'hypothèse d'une atmosphère d'origine nébuleuse s'explique du fait que l'hydrogène et l'hélium forment les planètes gazeuses qui sont les plus éloignées du Soleil. Ces gaz sont en effet refoulés à la périphérie par dilatation (due à la chaleur et le rayonnement solaire) et par les vents solaires, étant très légers.

   L'atmosphère terrestre est alors composée comme qui suit : 80% à 90% de vapeur d'eau, 10% à 20% de CO2, 1% à 4% de N2 et pas de O2. Puis elle a évolué en fonction de son éloignement au Soleil : le refroidissement a été suffisant à la condensation de la vapeur d'eau, passée à l'état liquide, formant ainsi l'hydrosphère.
 Dans les océans nouvellement formés, le dioxyde de carbone va se dissoudre et donner du calcaire CaCO3 : CO2 + H2--> 2HCO-/3 + H3O+ puis H2O + HCO-/3 --> CO2-/3 + H3O+ puis CO2-/3 + Ca2+ --> CaCO3. Le dioxyde est donc piégé par l'hydrosphère puis par les roches calcaires. Il y a donc baisse de la concentration de l'air en CO2 jusqu'à compatibilité avec l'apparition de certaines formes de vie qui ne vont pas tarder à apparaître sur Terre.
 Avec l'apparition de l'hydrosphère va aussi être mis en place le cycle de l'eau qui va causer l'érosion rocheuse et donc l'apparition des roches sédimentaires.

 

B) Les premières étapes de l'évolution de la vie.

1) Du prébiotique au vivant.

  Les êtres vivants sont composés de molécules organiques, et celles-ci sont donc nécessaires à l'apparition de la vie. En 1954, l'expérience de Miller-Urey a recrée les conditions de l'atmosphère primitive avec de l'eau jouant le rôle d'océans et des décharges électriques pour les éclairs. Cette expérience a mené à la création de composés organiques en laboratoire. Certes la composition de l'atmosphère n'était pas respectée dans ses proportions, mais l'expérience a toutefois pu servir de base à une hypothèse purement terrestre de l'apparition de la vie.
 Il y a aussi une hypothèse extraterrestre à l'apparition des premières formes de vie : pour certains scientifiques, les molécules organiques ayant permis la naissance de la vie provenaient de météorites.

  Dans les deux cas, les molécules organiques se seraient accumulées dans l'océan primitif où elles donnent naissance à la « soupe primitive » (Haldane). De là apparaissent des regroupements macromoléculaires, les coercervats, étape supplémentaire vers la cellule. Mais les modalités de passage de la molécule organique inerte aux premières cellules vivantes demeurent inconnes à ce jour.

2) Les premiers êtres vivants.

  Les premières cellules procaryotes ont laissé des traces de vie dans les stromatolithes, constructions calcaires formées autour de cyanobactéries (encore de nos jours des algues bleues forment des stromatolithes peuplés à Shark Bay en Australie). On sait grâce à cela qu'il existait des cellules procaryotes semblables aux actuelles il y a 3,5 Ga.
 En fait les procaryotes consomment du CO2 pour leur activité photosynthétique, il va donc y avoir une baisse de la concentration en CO2 autour de ceux-ci et donc une augmentation du pH de l'eau environnante. Cela va favoriser la précipitation de carbonates qui ne vont pas tarder à fomer ce que l'on appelle des stromatolithes.

   D'autre part, on sait que la présence de 12CO2 est nécessaire dans le processus de photosynthèse, en fortes concentrations il est donc la preuve de l'existence de la vie. Étant plus utilisé que le 13C, grâce à sa legereté, le 12C va se trouver à plus fortes doses que la teneur normale, dans les organismes vivants utilisant la photosynthèse. On mesure donc le rapport de la concentration de 12C sur celle de 13C, le d13C, pour déterminer les traces de vie passées.
 La proportion de 13C chez les algues, cyanobactéries et plantes vasculaires est ainsi très faibles. Dans les matières organiques fossiles aussi, les d13C est très faibles, comme c'est le cas pour le calcaire. L'appauvrissement en 13C montre une formation de roches par des êtres vivants, il y avait donc photosynthèse il y a 3,8 Ga.

3) Une évolution parallèle de l'atmosphère et de la biosphère.

  Avec l'apparition d'êtres vivants photosynthétiques, il y a eu modification de la composition de l'atmosphère.

D'une atmosphère réductrice à une atmosphère oxydante.

  L'atmosphère est restée dépourvue de dioxygène jusqu'à il y a 2,7 Ga, soit 1,1 Ga après l'apparition probable de la vie.
 Le présence de pechblende (uranites) et de pyrite de fer (FeS) dans les sédiments indique que l'atmosphère était encore réductrice, il y a de ça 2,7 Ga. Mais l'apparition de dépôts de fer rubanés dans la mer montre qu'il commençait à avoir du dioxygène dans l'eau océanique en quantités importantes entre il y a 2,7 Ga et il y a 2,5 Ga. Il faut noter que cela constitue aussi une preuve que l'atmosphère terrestre était encore dépourvue de dioxygène sans quoi le fer n'aurait pu être transporté sous forme dissoute par l'écoulement des eaux vers la mer. Ensuite l'apparition de couches rouges sur la terre ferme à partir d'il y a 2,0 Ga indique que le milieu atmosphérique est devenu oxydant. En fait, la mer est devenue oxydante grâce à l'action d'êtres vivants photosynthétiques. Ce n'est qu'une fois tout les éléments de la mer oxydés que l'oxygène a pu s'échapper des océans dans l'atmosphère et les couches rouges (grès rouges car riches en FeO) nous montrent bien qu'à partir d'il y a 2,0 Ga, du O2 a pu se retrouver en masse dans l'atmosphère et y permettre l'oxydation des sédiments avant leur entrée dans la mer. Le dioxygène a donc effectué un mouvement de l'océan vers l'atmosphère.
 Plus précisément la teneur en O2 de l'atmosphère était de 1% il y a 1,0 Ga, 10% il y a 0,4 Ga et de 21% de nos jours.
 En haute atmosphère le dioxygène O2 va se transformer en ozone O3 sous l'action du rayonnement solaire. Il y aura donc à partir de là formation de la couche d'ozone, qui protège les êtres vivants du rayonnement ultraviolet. Cela a permis la colonisation terrestre dès il y a 0,4 Ga, d'abord par les plantes puis par les amphibiens. Les êtres vivants n'avaient en effet plus besoin de la protection aux U.V. offerte par l'eau marine.

  Donc la vie est apparue il y a 3,8 Ga sous forme de bactéries autotrophes qui sont ensuite devenues des autotrophes utilisant la photosynthèse avant de devenir des organismes encore plus complexes … .

Adaptation des organismes autocroissants de O2.

  Les milieux anoxiques (sans air) sont devenus de plus en plus limités, ce qui a favorisé le développement des êtres aérobies. Les modifications cellulaires qui ont suivi ont conduit à la naissance des eucaryotes il y a 1,5 Ga, marquant ainsi la différenciation entre règne animal caractérisé par l'hétérotrophie et le règne végétal autotrophe.

 

 

Liens intéressants :
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La lignée humaine (4 pages html - 180kb) |

 

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