GuerreroJivaro.host.sk : Index > Géologie > Histoire et évolution de la Terre et des êtres vivants > La lignée humaine (3/4).
  Résumé : [ cours de terminale scientifique du programme français. la lignée humaine : du singe à l'homme ]. Créé le 23/05/2002. Dernière modification le 29/05/2002. Version finale 1.00.


La lignée humaine (3/4)


2) Acquisition de la bipédie.

  La bipédie est acquise chez les Australopithèques comme le prouvent des traces de pas datant d'il y a 3,6 Ma.
 On reconnaît aussi la bipédie au niveau du squelette : l'os du genou n'est en effet pas dans le prolongement du tibia comme chez les quadrupèdes mais incliné vers l'extérieur du corps.
 Quant aux pieds, ils sont aussi différents de ceux des singes quadrupèdes puisqu'on dénote l'absence de pouce opposable, ce qui donne au pied la particularité d'être une bonne surface d'appui, renforcée par l'apparition d'une voûte plantaire.
 Différence aussi au niveau du bassin qui se raccourcit au niveau de l'os iliaque et devient plus évasé vers le haut. Cet évasement de l'os iliaque rend l'os plus large, ce qui permet un rattachement optimal des muscles de la cuisse (la surface d'insertion de ces muscles est en effet améliorée) mais aussi de supporter les viscères.

schéma des marches bipèdes de l'Homme et quadrumane du Gorille

 Au niveau de la colonne vertébrale, le dos voûté des grands singes fait place à un dos redressé par la multiplication du nombre de courbures (de une à quatre : cou, dos, reins, coccyx) :

Les quatre courbures de la colonne vertébrale humaine

 Le trou occipital placé dans la partie arrière du crâne va peu à peu s'approcher de l'avant du crâne. Le crâne va ainsi se retrouvée dans une position équilibrée au-dessus du cou : ce sont les vertèbres qui le soutiennent et non plus les muscles. Cette progression du trou occipital de l'arrière de la tête vers son centre géométrique est en effet aussi rapprochement à son centre de gravité. C'est là l'effet de l'acquisition de la bipédie, qui demande une position droite pour la marche.

évolution des structures osseuses pendant l'hominisation

  Légende :

 Crâne et muscles nucaux :
a : … de Gorille
b : … d'Australopithèque
c : … d'Homo erectus
d : … d'Homo sapiens sapiens

 Dans le processus d'hominisation, la ligne du poids (centre de gravité du crâne) et la position des condyles occipitaux (à travers desquels le crâne s'articule avec la colonne vertébrale) se rapprochent grâce au déplacement vers l'avant du trou occipital.

 Bassins :
e : … de Chimpanzé
f : … d'Australopithèque
g : … d'Homme

  La bipédie, en libérant la main, a permis la fabrication des outils et l'augmentation de la capacité cérébrale.

3) Développement du cerveau.

schéma de l'organisation du cerveau  Les Australopithèques étaient caractérisés par une face prognathe (fuyant vers l'avant) et donc un faciès simiesque. Avec un maigre 450 cm3, leur capacité crânienne était faible et il ne faisaient d'ailleurs que des outils des plus rudimentaires.
  Par contre l'Homo habilis avait une capacité crânienne allant jusqu'à 750cm3, celle de l'Homo erectus était comprise entre 850cm3 et 1100cm3 et enfin celle de l'Homo sapiens sapiens entre 1250cm3 et 1450cm3.
  Les Australopithèques sont dans un genre différent de celui de l'homme car leur cerveau avait une organisation proche de celle du chimpanzé. Chez les Homo le lobe frontal est moins développé mais la vascularisation du cerveau est de plus en plus importante, ce qui suggère un accroissement du nombre de neurones et un métabolisme croissant. Les zones les plus vascularisées sont les zones frontale et temporale, ce qui semble montrer une complexification progressive de l'encéphale et donc une amélioration de ses capacités. La parole est donc rendue possible … .

  L'accroissement du volume du pharynx, mais aussi de l'espace situé entre l'épiglotte et le palais mou, qui jouent le rôle de caisse de résonance, permet la modulation des sons. On remarque que cela n'est possible que par un changement physique de la base du crâne qui de plate devient voûtée.
 Les Australopithèques avaient un matériel vocal proche de celui des singes, ce qui indiquerait qu'ils ne parlaient pas. La parole serait donc apparue avec le genre Homo.
 Ainsi l'Homo habilis avait les bases neurologiques à l'usage de la parole mais l'inconnue demeure sur la taille de leur pharynx et la position de leur larynx par manque de données paléontologiques. On ne sait donc pas s'ils pouvaient effectivement parler.

4) La dimension du développement culturel.

La Venus de Willendorf : un exemple d'art préhistorique  L'augmentation de la taille du cerveau est à l'origine du développement de la pensée, des techniques et de la culture :
          - chez l'Homo habilis se fonde l'industrie oldowayenne (de l'Oldoway, ou encore : Pebble Culture) qui consiste principalement en la fabrication de galets aménagés assez grossiers nommés choppers ;
          - chez l'Homo erectus se construisent des outils plus perfectionnés comme les bifaces (silex taillés à double-face tranchante) de l'industrie acheuléenne. Des traces de foyers suggèrent aussi une éventuelle maîtrise du feu mais dont le degré est encore inconnu (entretien de feu naturel ou fabrication effective de celui-ci ?). Enfin les Homo erectus vivaient sous des tentes ou dans des abris (grottes …) mais ne faisaient pas encore de peinture ;
          - chez l'Homo sapiens neanderthalensis fut développée la technique Levallois : production de "feuilles" de pierre très tranchantes. Les outils deviennent de plus en plus perfectionnés et les matériaux se diversifient (pierre mais de plus en plus de bois animaux, d'ivoire, d'os …). Cette espèce enterre par ailleurs ses morts (on a trouvé des sépultures de 50 000 ans) qui pourrait indiquer une conscience de la mort voire même une pensée religieuse primaire ;
           - chez l'Homo sapiens sapiens Cro Magnon, on note à partir d'il y a 35 000 ans un perfectionnement notable des outils et l'apparition de techniques comme la couture. Ils sont aussi à l'origine de l'art : sculptures, peintures pariétales … . On pense aussi que la société était de plus en plus organisée. Très vite, ils vont aussi créer l'écriture, mettant ainsi fin à la Préhistoire.


  Les Australopithèques sont donc apparus en Afrique australe ainsi que toutes les nouvelles espèces de la lignée humaine. Si le continent africain a joué un rôle de premier plan dans l'hominisation, c'est peut-être parce qu'il y a eu plusieurs périodes glaciaires durant le Quaternaire qui ont empêché l'expansion humaine et qui ont exercé sur l'homme une certaine pression qui l'a peut-être amené à améliorer ses techniques et ses comportements. Puis l'acquisition de la parole a facilité la transmission du savoir et des techniques … .
 L'évolution des techniques et de la culture est manifestement indissociable de l'évolution biologique bien qu'elles se soient effectuées à des vitesses différentes.

 

 

Liens intéressants :
partie 1 | partie 2 | partie 3 | partie 4 |

Quelques aspects de l'histoire de l'évolution de la Terre (page html - 26kb) | Changements géologiques et modification de la biosphère (page html - 78kb) |
L'évolution de la vie (3 pages html - 199kb) |

 

retour à la page d'index "géologie"

 

courbure du coccyx courbure des reins courbure du cou courbure du dos